Magic Charly T1 : L’apprenti, écrit par Audrey Alwett et illustré par Stan Manoukian – Editions Gallimard Jeunesse– Dès 10 ans – 16,50€
Après avoir soutenu Adèle lors des élections de délégué, je vous propose de plonger dans un roman fantastique incroyable : Magic Charly.
Magic Charly : Un monde ensorcelant !
Tout commence par un souvenir pris à Charly Vernier, issu de la collection personnelle du Cavalier. On fait alors connaissance du petit Charly et de sa grand-mère, Dame Mélisse. Ils finalisent la recette de savoureux choco-beignets de prédiction et en dégustent quelques un. Les petits présages sans prétention font bien rire Charly : « Ton chat va te voler ton beignet ». Mais soudain, tout bascule quand Dame Mélisse découvre sa prophétie…
Cinq ans plus tard, Charly se souvient à peine de sa grand-mère. Elle a disparu sans laisser d’adresse et il s’est toujours senti coupable de cet événement, sans trop savoir pourquoi. Maintenant, il vit seul avec sa mère Césaria et son chat Mandrin, à Aix-en-Provence.
Aujourd’hui est un grand jour ! Ils sont anxieux à l’idée du retour inespéré de Dame Mélisse à la maison. En effet, elle a été retrouvée, dans un état épouvantable, à l’autre bout du pays. Elle revient vivre avec eux, mais elle ne sera plus jamais comme avant. On dirait qu’elle a tout oublié. Un état proche de la démence sénile...
Amaigrie et le regard vide, elle ne reconnait pas Charly… Un murmure le tire alors de son immense déception. Cela provient des bagages de sa grand-mère ! A l’intérieur, il apprend, grâce à un message secret laissé à son intention, qu’elle est une puissante Magistère et que ce n’est pas une maladie, mais le Cavalier qui lui a pris ses souvenirs. Pour la sauver et survivre, il doit trouver Maître Lin et commencer son propre apprentissage…
Un roman initiatique magique et addictif
Ce roman me faisait de l’œil depuis quelques temps déjà, bien rangé sur son étagère à la librairie. La couverture a de suite attisé ma curiosité : l’illustration est magnifique et mention spéciale pour la typographie en relief (un régal pour les doigts de ceux qui apprécient le contact des livres).
Dès les premiers mots, j’ai été littéralement happée par la plume d’Audrey Alwett. Ça fait bien longtemps que je n’avais pas ressenti cela, depuis la lecture d’Harry Potter (J.K Rowling) et d’Autre Monde (Maxime Chattam) : Ce besoin viscéral de parcourir les pages.
L’intrigue est passionnante et se tisse délicatement. On plonge dans un univers fantastique immersif où l’on découvre toute une organisation du monde magique : les différents types de pouvoirs, la structure de la société avec ses codes, ses lois et ses restrictions, ses injustices aussi. La magie est une ressource rare ! Matérialisée par un sablier proportionel à son grade, elle s’écoule vite et doit être économisée... Ce qui crée inévitablement des dérives et un marché noir…
J’ai adoré le fait que la magie s’applique en traçant des runes, que les éclaboussures de magie fassent pousser le bois, que les quiétons (personnes non magiques) ne se rendent compte de rien, que des objets inattendus, comme une serpillère, m’émeuvent… Et que dire de la ville des magiciers : Thadam et ses courses de citrolles, des librairies qui se déplacent, des théières perpétuelles, des gemnezs, des croissourires qui mettent tout le monde de bonne humeur, des madeleines de réconfort ou encore des apocachips !!
Des personnages attachants…
Charly, 14 ans, à la peau noir et aux cheveux crépus, a tout pour nous plaire. (C’est assez rare dans la littérature pour avoir le mérite de le souligner). Sensible et empathique il est tout l’opposé d’un héros classique. Grand et musclé, il préfère pourtant être conciliant. Il a pour habitude d’écraser ses émotions au creux de son poing et d’afficher, envers et contre tout, un sourire au charme ravageur. Il ne semble pas particulièrement doué pour la magie, excepté le fait qu’il a déjà un familier : son chat Mandrin.
Césaria, sa maman, est quelque peu originale. Directrice de l’Ecole des allumettes Hurluberlu, elle est adepte des énigmes et charades pour attribuer récompenses et corvées de la semaine. Sa récente passion pour la peinture embarrasse quelque peu Charly. Et s’il ne lui trouve aucun talent, ce n’est pas le cas de Sapotille, une camarade de classe, aussi brillante que méprisante. Même si cette dernière peut agacer au premier abord, elle devient vite particulièrement attachante…
A l’opposé de Sapotille, la meilleure amie de Charly, June, est terriblement malicieuse. Elle vit à 100 à l’heure et ne manque pas d’idées saugrenues pour s’amuser. Elle ne supporte ni la contrainte ni l’autorité et adore la provocation.
et d’autres effrayants…
Évidemment, vous vous en doutez, il y a des méchants, des vrais méchants. Le pouvoir est détenu par des Académiciens, souvent corrompus, qui abusent autant de leur influence que de leur richesse. Ils définissent les règles et les sanctions en cas d’infractions. Aidés par les miliciens, ils surveillent tout le monde de près et traquent la moindre trace de magie dans la trame.
Sous le contrôle Académique, on trouve aussi les Allégories. L’allégorie de la Mort est un Cavalier, tout de noir vêtu, avec une faux redoutable. Il est vite accusé de pillage d’âmes et de pacte d’immortalité… Personnellement, il me fait froid dans le dos, presque autant que les détraqueurs dans Harry Potter !
Un véritable coup de coeur
Vous l’aurez compris, j’ai dévoré ce premier tome ! La plume d’Audrey Alwett est addictive et ne manque pas d’humour. J’ai dégusté chacun des mots, de ses 410 pages ! Les chapitres sont parfaitement découpés et offrent un confort de lecture indéniable pour les plus jeunes ! On ne s’ennuie pas une seule seconde. Les rebondissements sont nombreux, les subtilités aussi. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai souri, j’ai stressé, j’ai tremblé… Bref ! Je vous le recommande chaudement ! Et je suis déjà en pleine lecture du tome 2 qui s’avère être tout aussi incroyable !