Bobards et compagnie, chez la famille Alonzi, écrit par Faustina Fiore et illustré par Grégory Elbaz– Editions Poulpe Fictions– Dès 8 ans- 9,95€
Vous cherchez une excuse pour échapper au repas de famille du dimanche ? Ou bien vous êtes en retard ? Vous donneriez tout ou presque pour trouver la meilleur excuse imaginable pour vous sortir du pétrin ? Pas de panique ! Faites confiance à Bobards et compagnie !
Une tribu haute en couleur
Dans la famille Alonzi, on trouve 5 frères et soeurs passionnés et survoltés : Frédéric 17 ans champion de glandouille et de jeux vidéos, Marianne 14 ans deux ans d’avance et toujours le nez dans un bouquin, les jumeaux Théo et Léa et le plus jeune : William 7 ans, surnommé l’Alien.
Ils s’entendent super bien et ne se disputent (presque) jamais, malgré leur différence d’âge et de caractère.
La fermeture de la médiathèque
La famille Alonzi vit à Cannelle, une petite ville qui compte 3000 habitants, deux supermarchés, quatre boulangeries, une école primaire, un collège-lycée, une petite librairie-papeterie-souvenir, cinq salons de coiffures et une médiathèque.
La médiathèque est un endroit vital cette fratrie. Ils y empruntent des romans, des jeux vidéos, des jeux de société et des DVD… Et depuis l’élection de M. Bedonnant, cette dernière est menacée de fermeture !
Il a déclaré qu’elle était vieille et sous-utilisée. A la place, des promoteurs immobiliers ont en projet de construire un hotel de luxe, une banque et un parking !
SI la médiathèque ferme, les cinq frères et soeurs vont devoir acheter leurs livres etc… Et avec leur 2euros d’argent de poche par enfant et par mois, ils n’iront pas loin…Comment faire pour gagner de l’argent quand on est enfant ?!
Bobards et compagnie
S’il y a bien un domaine où la fratrie excelle, c’est bien Le mensonge ! Les enfants sont experts en inventions d’histoires, pour eux et pour les autres… Alors, pourquoi ne pas vendre des mensonges ?
C’est la naissance de la société « Bobards et compagnie : Parce qu’un bon mensonge peut vous sauver la vie ». Un site internet, quelques affiches, du bouche à oreille, un slogan qui claque et l’affaire est dans le sac !
Les premiers clients ne tardent pas et le succès est immédiat. C’est ainsi qu’ils fournissent à Tim un exposé passionnant sur le Bouthan (coutumes inventées, langue officielle, plat traditionnel, instrument de musique ou encore tenue traditionnelle), qu’ils évitent l’internat à Antoine Godillot en justifiant son odeur de tabac avec une allergie alimentaire aux légumes verts ou qu’ils réussissent à décrédibiliser les propos d’un petit frère rapporteur.
Rappel à l’ordre et ultime mission
Malheureusement, le succès de leur société attire l’oeil expert et réprobateur de Cunégonde Pervanche, gendarme de Cannelle. Ils ont 24heures pour cesser leur activité… Et si l’Alien aimerait bien l’assommer ou l’assassiner, ils n’ont pas d’autres choix que de tout arrêter.
Mais avant cela, ils ont un dernier mail à découvrir. Un mail anonyme très important, provenant de l’école primaire. Une dernière mission, une ultime mission : trouver un mensonge qui permette de rompre le contrat entre les promoteurs et la municipalité afin d’éviter la destruction de la médiathèque.
Mais pourquoi n’y ont-ils pas pensé plus tôt ?!
Leur destin et celui de Cannelle est entre leur main. Réussiront-ils à sauver la médiathèque ?
Un éloge de la culture pour tous
Ce roman illustré compte 151 pages partagées en 12 chapitres. Comme dans tous les romans des éditions Poulpe fictions, le confort de lecture est optimal : chapitres courts, illustrations et mise en pagne dynamique.
On s’attache de suite à cette fratrie pétillante et créative.Particulièrement au petit dernier, avec sa répartie et ses remarques décalées. On rigole beaucoup, dès les premières pages ! J’adore les réflexions de la narratrice tout au long de l’histoire, cela rend la lecture plus vivante et plus intime.
La menace de la fermeture de la médiathèque plane sur Cannelle et contrairement à ce que prétend le maire, beaucoup de personnes la fréquentent et n’ont pas dit leur dernier mot. Particulièrement, leur grand-mère, directrice de l’école primaire ! Elle est prête à tout pour la sauver : pétition, manifestation, s’enchainer au grillage et même…faire appel à une étrange société : Bobards et compagnie !
J’ai adoré ce personnage engagé et légèrement autoritaire, qui restera toujours aux yeux de ses anciens élèves : leur maitresse ! Eh oui…Notre maitresse reste toujours notre maitresse, que ce soit à 8 ou à 40 ans et cela peut donner lieu à des situations quelques peu farfelues (mais délicieusement drôles).